Stratégie de Dracula
La « stratégie Dracula » consiste à exposer le vampire à la lumière du jour, insupportable pour lui. Depuis quelque temps, nous assistons à une sorte de transposition politique du principe. Mais force est de constater que cela ne marche guère. Qu’il s’agisse de traités commerciaux ou de personnalités.
Si l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), au milieu des années 1990, est finalement mort lorsqu’il a été exposé en plein jour par ses détracteurs, il n’en a pas été de même des suivants. Souvenons-nous du contournement du « non » français au TCE ou des négociations de traités commerciaux par l’Union européenne, peu développées dans les gazettes et journaux télévisés mainstream. En 25 ans le paysage médiatique a, il est vrai, bien changé …
Quant aux personnalités politiques – sans évoquer les inénarrables péripéties judiciaires Balkanyques ou Sarkozystes – on notera que les trous dans la raquette de la «jurisprudence Balladur»,selon laquelle tout ministre mis en examen est censé démissionner de ses fonctions ministérielles, ont tendance à se multiplier : exemple parmi d’autres, le singulier maintien à son poste d’Eric Dupont – Moretti. La révélation de comportements constitutifs de harcèlement moral si elle entache la réputation de leur auteur ou autrice n’empêche pas non plus la poursuite d’un destin parlementaire (du moins jusqu’au élections suivantes) ou ministériel.
L’exposition à la lumière, donc, n’annihile pas toujours avec certitude nos draculas modernes. Ainsi, Marine Le Pen accusée d’avoir personnellement détourné près de 140 000 euros d’argent public quand elle était eurodéputée ne craint-elle pas, en toute décontraction, de réclamer pour son groupe la présidence de la commission des finances l’Assemblée Nationale.
Selon le règlement de cette Assemblée (art. 39), la présidence de cette commission est censée revenir à un député appartenant à un groupe s’étant déclaré d’opposition. Le texte ne dit pas qu’il doit obligatoirement s’agir d’une personne appartenant au groupe d’opposition le plus important – mais cela a été le cas jusqu’ici -, et le fait que la majorité ne prenne pas part au vote conduisant à la désignation de ce président est un usage que personne n’a jugé utile de transcrire dans le règlement. Dès lors, il n’est pas du tout exclu que cette présidence convoitée ne finisse pas par revenir au RN, si Renaissance, rompant avec l’usage, préfère s’assurer d’un président de commission qui ne discutera pas fondamentalement sa politique économique et budgétaire (pour plus de détails sur cette commission, voir ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_des_Finances_(Assembl%C3%A9e_nationale).
Les chevaux de bataille du RN sont ailleurs.
Je n’ai pas écouté la dernière allocution de Jupiter mais le peu que j’ai pu capter ici et là, par mes lectures, m’a paru assez lunaire. Signifiant que son programme – qu’il a pris soin de ne pas développer plus que cela pendant les présidentielles – devait être appliqué, il a enjoint à ses opposants de se prononcer sur leur volonté ou non de l’aider à le réaliser. Quel compromis peut-on seulement envisager avec un Président qui ne supporte pas les débats, sauf à se compromettre, ce qui se paye toujours à plus ou moins longue échéance ? Stratégie de Dracula là encore.
On verra.
Biodynamie

C’est un concept que j’ai croisé lors de petites excursions dans ma région viticole et qui semble prendre racine dans les terroirs. En gros (pour ce que j’ai compris) l’objectif d’une vinification respectueuse des pratiques biodynamiques tend vers l’interdiction de tout ajout ainsi que de toute pratique tendant à modifier les équilibres naturels du raisin.
Le travail de la vigne et du sol est effectué en prenant en compte les cycles lunaires (lune montante, descendante,…). Il en va de même de la vinification : les soutirages et la mise en bouteille sont aussi faits à des moments choisis !!
S’inscrivant dans une logique de « phytothérapie » de la vigne et des sols, la biodynamie a recours à des pulvérisations à base de plantes (ortie, prêle, valériane, sauge..) et de minéraux (silice) pour dynamiser la vie du sol et renforcer la vigne afin de lui permettre de mieux résister aux attaques des maladies (mildiou, oïdium,..) ou du gel.
Le directeur de la propriété du château Fontroque, près de Saint Emilion, a choisi la biodynamie qu’il applique selon des principes qui me laissent un peu dubitative (voir ici : http://lesvinsdalainmoueix.net/la-biodynamie/) mais au palais le résultat est assez convaincant.
Pourquoi je parle de ça parce que dans la confusion politique actuelle je me demande si l’on ne devrait pas songer à la conception d’une « biodynamie politique » histoire de revivifier des terroirs bien essorés.
Impossible à ce jour d’évaluer ce que donnera la cuvée législative 2022. Espérons seulement qu’elle produira un jus textuel moins aigre que celle de 2017 !